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S’installer à Bali : pourquoi vous ne pourrez pas éviter la fiscalité indonésienne

Comprendre ce qu’est la résidence fiscale en Indonésie

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Lorsque l’on envisage de s’installer à Bali, il est courant de penser d’abord aux formalités visibles : le visa, le logement, le transport ou encore la vie quotidienne. La fiscalité, elle, est souvent reléguée au second plan, voire totalement ignorée. Pourtant, elle constitue l’un des piliers fondamentaux de toute expatriation durable.

En Indonésie, la résidence fiscale est définie par deux critères principaux. Vous êtes considéré comme résident fiscal si vous passez plus de 183 jours par an sur le territoire, même de façon non consécutive. Vous pouvez également être reconnu comme résident fiscal si vous avez un domicile permanent en Indonésie, ce qui peut inclure un logement loué à long terme ou la présence d’attaches durables sur le territoire.

Une fois résident fiscal, vous devenez imposable en Indonésie sur l’ensemble de vos revenus mondiaux. Cela inclut vos revenus professionnels, mais aussi vos revenus de capitaux, vos loyers perçus à l’étranger, vos dividendes, vos intérêts ou encore vos revenus passifs. Le fait que ces revenus soient perçus depuis l’étranger ou déposés sur un compte non indonésien ne vous exonère pas de cette obligation fiscale.

Pourquoi le travail en ligne ne vous protège pas de l’impôt local

Beaucoup de travailleurs indépendants ou freelances vivant à Bali pensent échapper à la fiscalité locale sous prétexte que leurs clients sont situés en dehors de l’Indonésie. Cette interprétation est incorrecte. Pour les autorités indonésiennes, ce qui compte, c’est le lieu où l’activité est effectivement exercée, et non la provenance des fonds.

Si vous travaillez depuis Bali, même à distance, votre activité est considérée comme ayant lieu en Indonésie. Et si vous y résidez plus de six mois dans l’année, vous entrez automatiquement dans le champ de la résidence fiscale. Cette réalité concerne autant les freelances que les salariés d’entreprises étrangères en télétravail ou les entrepreneurs en ligne.

Il faut également noter qu’à l’heure actuelle, l’Indonésie ne propose pas de statut fiscal ou de visa spécifique pour les nomades digitaux. Le fameux visa digital nomad a été annoncé à plusieurs reprises par le gouvernement, mais n’est toujours pas officiellement en vigueur. La zone reste donc juridiquement floue, ce qui renforce l’importance de vous mettre en conformité.

Les conséquences d’une absence de déclaration

Ignorer votre situation fiscale ne vous protège pas. Au contraire, cela peut avoir des conséquences très concrètes. En cas de contrôle, vous vous exposez à des redressements fiscaux rétroactifs, accompagnés de pénalités et d’intérêts de retard. L’administration fiscale indonésienne a également la possibilité de refuser un renouvellement de visa, de bloquer une demande de KITAS ou, dans les cas extrêmes, d’émettre une interdiction de séjour.

Les contrôles restent encore occasionnels, mais ils sont en nette augmentation, notamment dans les zones très touristiques ou fortement peuplées par les expatriés. De plus, l’administration fiscale commence à croiser ses bases de données avec celles de l’immigration, des agents de visa et des institutions bancaires, ce qui rend les vérifications plus efficaces et plus ciblées.

Éviter la résidence fiscale : une stratégie précaire

Certains expatriés choisissent de limiter leur présence en Indonésie à moins de 183 jours par an pour ne pas devenir fiscalement résidents. Cette stratégie est envisageable, mais elle demande une rigueur absolue. Vous devrez être en mesure de prouver vos entrées et sorties du territoire, de ne pas disposer de logement permanent à Bali, de ne pas inscrire vos enfants dans une école locale et de ne pas avoir de centre d’intérêt vital dans le pays.

Ce type de fonctionnement peut convenir à certains profils très mobiles, mais il ne s’adapte pas à un projet de vie stable ou à une volonté d’ancrage à long terme. En réalité, vouloir vivre à Bali sur la durée implique presque toujours de passer par une régularisation administrative et fiscale.

Comment mettre votre situation en conformité

La première étape consiste à évaluer avec honnêteté votre statut. Si vous résidez plus de 183 jours à Bali ou si vous y avez construit une vie, il est très probable que vous soyez concerné par la fiscalité locale. Dans ce cas, il vous faudra demander un numéro fiscal indonésien, le NPWP, auprès du bureau des impôts correspondant à votre lieu de résidence.

Une fois votre numéro obtenu, vous serez tenu de déclarer vos revenus selon les barèmes locaux. Si vous êtes entrepreneur ou freelance, il peut être judicieux d’envisager la création d’une structure légale, comme une PT PMA ou une PT locale, afin de cadrer votre activité de manière durable.

Enfin, il est fortement conseillé de consulter un conseiller fiscal spécialisé dans les situations d’expatriés. Ce dernier pourra vous aider à évaluer les risques de double imposition, en particulier si votre pays d’origine ne dispose pas de convention fiscale avec l’Indonésie. C’est le cas de la France, ce qui complexifie encore davantage certaines situations.

Anticiper pour vivre sereinement

La fiscalité n’est pas le sujet le plus enthousiasmant d’un projet de vie à Bali. Et pourtant, c’est l’un des piliers de votre stabilité. En abordant la question dès le début, vous vous épargnez des complications administratives, financières et juridiques. Vous vous donnez aussi la liberté de vous projeter, d’investir, de scolariser vos enfants ou de développer une activité locale en toute tranquillité.

La beauté de Bali ne fait pas oublier la rigueur du cadre légal. En comprenant les règles et en vous organisant en conséquence, vous transformez une contrainte potentielle en gage de sérénité.

En savoir plus sur la vie d’expats à Bali

Le fonctionnement du système fiscal indonésien expliqué simplement

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Un système centralisé, mais souvent difficile à décoder

La fiscalité indonésienne est gérée par la Direction générale des impôts (Direktorat Jenderal Pajak), rattachée au ministère des Finances. C’est une fiscalité centralisée, donc unifiée sur l’ensemble du territoire, y compris à Bali. En théorie, cela permet une certaine clarté dans l’application des règles fiscales. Mais en pratique, le fonctionnement du système est souvent perçu comme opaque, notamment pour les étrangers. La barrière linguistique, les interprétations variables d’un bureau des impôts à l’autre, et l’évolution fréquente des textes compliquent la compréhension.

Le paiement de l’impôt repose sur un principe de déclaration volontaire, ce qui signifie que c’est à chaque contribuable de déclarer ses revenus et de s’acquitter de ses obligations. En parallèle, le gouvernement multiplie les contrôles pour détecter les omissions ou les incohérences. Cette approche de transparence déclarative s’applique autant aux Indonésiens qu’aux étrangers, même si ces derniers sont souvent moins bien informés ou accompagnés.

Le prélèvement à la source comme principe fondamental

La majorité des impôts sur le revenu sont prélevés à la source. Cela signifie que les employeurs, les entreprises ou les plateformes locales qui versent un revenu sont responsables de prélever l’impôt directement sur le montant brut et de le reverser à l’administration fiscale. Ce mécanisme vise à limiter l’évasion fiscale et à assurer un flux régulier de recettes pour l’État.

Dans le cas d’un salarié employé légalement par une entreprise locale, le prélèvement est automatique et intégré à la fiche de paie. Pour les entrepreneurs indépendants ou les dirigeants de sociétés locales, la charge revient au contribuable lui-même, qui doit effectuer des versements mensuels provisoires et une déclaration annuelle. Ce fonctionnement implique une gestion rigoureuse, car tout oubli ou retard peut entraîner des pénalités.

Il existe également des mécanismes de retenue à la source spécifiques pour certains types de revenus, comme les dividendes, les intérêts ou les revenus issus de la location de biens. Ces prélèvements peuvent être fixes ou proportionnels, selon la nature du revenu et la qualité du bénéficiaire.

L’impôt sur le revenu à Bali

Qui paie cet impôt ?

Si vous travaillez à Bali et que vous percevez un salaire d’une entreprise indonésienne, vous êtes concerné par l’impôt sur le revenu. Cela vaut que vous soyez expatrié ou résident local.

Comment est-il payé ?

L’impôt est prélevé à la source.
Cela signifie que votre employeur le déduit directement de votre salaire brut, chaque mois, et le verse à l’administration fiscale.
Vous n’avez aucune démarche à faire vous-même si votre contrat est légal et que vous disposez d’un numéro fiscal indonésien (NPWP).

Quel est le barème d’imposition en 2025 ?

L’impôt fonctionne selon un barème progressif, en fonction de vos revenus annuels :

  • Jusqu’à 50 millions de roupies : 5 %
  • De 50 à 250 millions de roupies : 15 %
  • De 250 à 500 millions de roupies : 25 %
  • Au-delà de 500 millions de roupies : 30 %

🔍 Un exemple concret

Si vous gagnez 10 millions de roupies par mois, soit 120 millions de roupies par an :

  • Vous paierez 5 % sur les 50 premiers millions
  • Puis 15 % sur les 70 millions restants
    Le calcul est automatique, effectué par votre entreprise.

Et si vous n’avez pas de NPWP ?

Sans numéro fiscal indonésien, vous risquez d’être imposé à un taux forfaitaire plus élevé.
Il est donc fortement recommandé de vous enregistrer pour obtenir ce numéro dès que vous commencez à travailler.

En résumé

  • L’impôt est déduit directement de votre salaire
  • Votre entreprise s’occupe de tout
  • Le barème est progressif, entre 5 % et 30 %
  • Avoir un NPWP vous permet d’être taxé au taux normal

Une logique différente du modèle occidental

Le système fiscal indonésien se distingue sensiblement des modèles fiscaux occidentaux, notamment du modèle français. Il repose sur des barèmes progressifs en matière d’imposition sur le revenu des personnes physiques, mais avec des seuils et des tranches différents. Le niveau d’imposition y est souvent perçu comme plus clément, en particulier pour les faibles revenus. Cependant, certaines charges sociales obligatoires, les pénalités en cas d’erreur, ou l’absence de convention de non-double imposition avec de nombreux pays européens, peuvent contrebalancer cette apparente simplicité.

Par ailleurs, la fiscalité indonésienne ne repose pas sur un prélèvement automatique piloté par un tiers de confiance, comme c’est le cas avec l’administration fiscale française. Elle exige une implication directe du contribuable, ce qui peut surprendre, voire désorienter, les nouveaux arrivants. Il est donc recommandé de vous faire accompagner, au moins les premières années, par un cabinet comptable ou un fiscaliste connaissant bien les spécificités locales.

Une administration qui modernise ses outils de contrôle

L’Indonésie a mis en place ces dernières années plusieurs mesures pour renforcer le civisme fiscal, notamment à travers la digitalisation des procédures. Le système e-Filing permet aujourd’hui de déclarer ses revenus en ligne, de générer des justificatifs de paiement, et de suivre l’évolution de son compte fiscal personnel. Il existe également des plateformes de paiement numérique pour régler ses impôts, ce qui simplifie les démarches pour les résidents connectés.

Dans le même temps, le pays participe à l’échange automatique d’informations bancaires avec de nombreux autres États dans le cadre des accords internationaux de lutte contre l’évasion fiscale. Cela signifie que des mouvements de fonds non déclarés peuvent être détectés par les autorités indonésiennes, même s’ils transitent par un compte étranger.

Cette modernisation de l’administration fiscale s’accompagne d’un discours politique volontariste. Les étrangers vivant en Indonésie, en particulier ceux bénéficiant de revenus confortables ou exerçant une activité professionnelle, sont de plus en plus considérés comme devant contribuer équitablement au développement du pays. Ce changement de ton s’est accentué depuis la crise du COVID-19, qui a fragilisé les finances publiques et renforcé la volonté de mieux encadrer les flux économiques liés à l’expatriation.

Pourquoi bien comprendre le système fiscal est indispensable à votre projet

S’installer à Bali ne se résume pas à obtenir un visa ou à signer un bail de location. Cela implique de comprendre le fonctionnement global de l’environnement dans lequel vous allez vivre. La fiscalité fait partie de cet écosystème. Elle détermine ce que vous pouvez faire ou non légalement, elle influence votre budget, et elle impacte la manière dont vous structurez vos activités professionnelles.

Bien connaître les mécanismes fiscaux indonésiens vous permet d’éviter les erreurs coûteuses, de mieux anticiper vos obligations, et de construire un projet solide. Ce savoir vous donne également des arguments lors de vos échanges avec des agents, des propriétaires, des partenaires ou des institutions bancaires. Car à Bali, comme ailleurs, ce que vous ne savez pas peut se retourner contre vous.

SORTIR À BALI : MEILLEURES ADRESSES, LOISIRS ET EXPÉRIENCES INCONTOURNABLES

Expatriés, digital nomads, entrepreneurs : êtes-vous concerné par les impôts ?

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Une fiscalité qui s’applique à bien plus de profils qu’on ne l’imagine

L’un des grands malentendus parmi les expatriés à Bali concerne la portée réelle de la fiscalité indonésienne. Beaucoup pensent que seuls les travailleurs locaux ou les entreprises domiciliées en Indonésie sont soumis à l’impôt. En réalité, le cadre fiscal est bien plus large. Il concerne également une grande partie des étrangers résidant à Bali de façon prolongée, même s’ils travaillent à distance pour des clients étrangers, même s’ils ne possèdent pas de société locale, et même s’ils n’ont aucun revenu perçu sur le territoire.

La logique indonésienne repose sur deux principes fondamentaux : la durée de séjour et le lieu d’activité réelle. Si vous vivez physiquement à Bali pendant plus de 183 jours cumulés dans l’année, l’administration fiscale peut vous considérer comme résident fiscal, même si vous voyagez entre-temps. Si vous travaillez depuis votre ordinateur, dans un coworking ou à domicile, même pour des clients à l’étranger, votre activité est considérée comme exercée en Indonésie. Il n’est donc pas nécessaire de générer du chiffre d’affaires local pour être considéré comme redevable de l’impôt.

Ce raisonnement surprend de nombreux freelances, digital nomads et consultants qui vivent de leurs prestations à distance. Ils s’imaginent, à tort, que leur fiscalité dépend du pays d’origine de leurs clients. En Indonésie, ce qui compte n’est pas la source du revenu, mais le lieu depuis lequel ce revenu est produit. Et ce lieu, c’est Bali.

Le cas particulier des travailleurs indépendants et freelances

Les freelances et les travailleurs indépendants constituent une part croissante des nouveaux arrivants à Bali. Beaucoup viennent dans le but de télétravailler, d’exercer une activité créative ou de proposer leurs services à l’international. Ce mode de vie séduit par sa flexibilité et sa compatibilité avec l’ambiance détendue de l’île. Mais il présente également des risques si la situation administrative et fiscale n’est pas anticipée.

En travaillant en freelance depuis Bali, vous êtes juridiquement considéré comme exerçant une activité génératrice de revenus sur le territoire. Cela implique une obligation de déclaration, même si vous n’avez pas de structure formelle enregistrée. Sans société locale, vous êtes en principe tenu de vous enregistrer personnellement auprès de l’administration fiscale indonésienne. Vous devrez ensuite déclarer vos revenus, selon les règles de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, et payer l’impôt correspondant. Certains choisissent de contourner cette obligation en travaillant “sous le radar”, mais cette approche est de plus en plus risquée à mesure que l’administration affine ses outils de contrôle.

La solution la plus durable, si vous prévoyez de rester à long terme et de développer une activité régulière, consiste à créer une société locale. Une société PT PMA (ouverte aux étrangers) ou PT (avec un partenaire local) permet de facturer, de payer ses impôts dans un cadre clair, et d’obtenir un visa de travail ou de direction d’entreprise (KITAS). Cette démarche a un coût et demande de la rigueur, mais elle vous protège en cas de contrôle et vous donne accès à des droits supplémentaires.

Et si vous êtes salarié à distance d’une entreprise étrangère ?

Un autre cas fréquent est celui des expatriés travaillant en télétravail pour une entreprise située en Europe, en Australie ou ailleurs. Ils conservent leur contrat à l’étranger, leur fiche de paie et leur couverture sociale d’origine. Ce modèle, en apparence simple, n’échappe pas pour autant à la législation indonésienne. Là encore, tout dépend du temps passé sur le territoire et de la manière dont est perçue votre présence.

En tant que résident fiscal, vous êtes censé déclarer l’ensemble de vos revenus, y compris ceux versés par une entreprise étrangère. Le fait que votre contrat soit signé hors d’Indonésie n’exonère pas de cette obligation. Certains choisissent de négocier un statut d’expatrié avec leur employeur, mais cette option ne concerne qu’une minorité de cas très encadrés, généralement dans les grandes entreprises internationales.

Il est important de souligner que certaines banques indonésiennes demandent aujourd’hui un NPWP (numéro fiscal indonésien) pour ouvrir un compte local, en particulier si vous y transférez régulièrement des sommes importantes. Ce type de démarche peut donc entraîner indirectement une reconnaissance de votre statut fiscal sur place.

Les structures locales sont également concernées

Si vous avez créé une société en Indonésie, vous entrez automatiquement dans le cadre de la fiscalité locale. Cela semble évident, mais il est utile de rappeler que l’impôt ne concerne pas uniquement les revenus personnels. L’entreprise doit déclarer son chiffre d’affaires, payer l’impôt sur les sociétés, reverser la TVA le cas échéant, et s’acquitter des cotisations sociales pour ses employés.

Certaines activités sont également soumises à des licences ou à des taxes sectorielles spécifiques, notamment dans le tourisme, la restauration, ou le secteur du bien-être. Là encore, il est crucial de vous faire accompagner par un expert local qui maîtrise les subtilités du droit des affaires indonésien, ainsi que les obligations fiscales qui en découlent.

Créer une entreprise sans en comprendre le cadre fiscal peut rapidement devenir un piège, surtout si vous faites appel à un agent peu scrupuleux ou mal informé. Le respect des obligations comptables est aussi essentiel : la tenue d’une comptabilité conforme, l’émission de factures valides, le respect des délais de déclaration sont autant de points de vigilance qui garantissent la légalité de votre activité.

INVESTISSEMENT À BALI : OPPORTUNITÉS ET STRATÉGIES POUR RÉUSSIR

En résumé

Que vous soyez freelance, entrepreneur, salarié à distance ou en reconversion, il est très probable que vous soyez concerné par la fiscalité indonésienne si vous vivez à Bali plus de quelques mois par an. Le statut d’étranger ne constitue pas une protection automatique. Ce n’est pas une exception que d’être fiscalement redevable, c’est la norme dès lors que vous construisez une vie sur place.

Le bon réflexe consiste à analyser votre situation en amont, à vous poser les bonnes questions, et à vous entourer d’experts fiables. Une fois cette base posée, vous pourrez vivre votre expatriation en toute sérénité, avec la conscience d’être en règle et de respecter les lois du pays qui vous accueille.

Les taxes et contributions à connaître en tant qu’individu

L’impôt sur le revenu : une obligation incontournable

En tant que personne physique résidente en Indonésie, vous êtes imposable sur vos revenus mondiaux. L’impôt sur le revenu s’applique aussi bien à vos salaires, qu’à vos revenus de freelance, de location, de dividendes ou à vos gains issus d’investissements. Il repose sur un système progressif, c’est-à-dire que plus votre revenu annuel est élevé, plus vous êtes imposé à un taux élevé.

Les tranches d’imposition sont définies annuellement par la Direction générale des impôts, avec des barèmes spécifiques pour les particuliers. En 2025, les taux varient généralement entre 5 % et 35 %, selon les niveaux de revenus. Les premiers millions de roupies de revenus sont peu taxés, voire exonérés, mais au-delà d’un certain seuil, la fiscalité devient plus significative.

Le calcul de l’impôt repose sur une déclaration annuelle, appuyée par des paiements mensuels anticipés, appelés versements provisionnels. Si vous êtes salarié d’une entreprise locale, l’impôt est automatiquement prélevé sur votre fiche de paie. En revanche, si vous êtes freelance ou indépendant, c’est à vous de gérer les paiements directement. Le retard de paiement ou la sous-déclaration peuvent entraîner des sanctions financières, souvent accompagnées d’intérêts.

L’administration fiscale attend également que vous soyez en mesure de justifier l’origine de vos revenus, en cas de contrôle. Cela signifie que les virements internationaux que vous recevez doivent être traçables et cohérents avec votre activité déclarée. Ouvrir un compte en banque local, tout en déclarant correctement vos flux financiers, contribue à renforcer la transparence de votre situation.

La taxe DPKK : une contribution spécifique pour l’emploi d’étrangers

La DPKK, ou Dana Pengembangan Keahlian dan Keterampilan, est une taxe spécifique imposée à toute entreprise ou structure qui emploie un travailleur étranger en Indonésie. Cette taxe, fixée à 100 dollars américains par mois, doit être payée par l’employeur, que celui-ci soit une entreprise locale ou une société détenue par un expatrié.

Même si vous êtes à la tête de votre propre société, si vous enregistrez votre présence en tant que travailleur étranger, vous serez redevable de cette taxe. Il s’agit d’une condition préalable pour obtenir ou renouveler un visa de travail (KITAS). Le montant doit être réglé pour toute la durée du visa, soit généralement 6 ou 12 mois, dès le dépôt de la demande. Il n’est ni négociable ni remboursable, même si le contrat de travail prend fin de manière anticipée.

La DPKK alimente un fonds de formation professionnelle indonésien. Elle constitue donc une manière pour l’État de compenser l’emploi d’un non-Indonésien en investissant dans les compétences locales. Cette taxe ne remplace pas les autres obligations sociales ou fiscales liées à l’emploi, mais vient s’y ajouter.

Le BPJS : le système public de santé et de retraite

Si vous êtes résident fiscal ou que vous travaillez légalement en Indonésie, vous serez probablement affilié au système de sécurité sociale local, appelé BPJS. Ce système se divise en deux branches principales : le BPJS Kesehatan, dédié à la santé, et le BPJS Ketenagakerjaan, orienté vers la retraite et les assurances liées au travail.

Le BPJS Kesehatan est le programme de couverture santé nationale. Tous les résidents permanents, y compris les expatriés titulaires d’un KITAS, sont censés y être inscrits. L’affiliation peut se faire individuellement ou via votre entreprise si vous êtes salarié. Les cotisations sont calculées en fonction de vos revenus, avec un taux généralement fixé à environ 5 % du salaire mensuel. En contrepartie, vous avez accès aux hôpitaux publics et à certains établissements conventionnés, selon le niveau de couverture que vous avez choisi.

Il faut néanmoins garder à l’esprit que le système public présente des limites. Les hôpitaux publics sont souvent surchargés et la qualité des soins peut être très variable. De nombreux expatriés préfèrent souscrire une assurance santé privée, plus adaptée à leurs attentes, tout en maintenant leur contribution au BPJS en tant qu’obligation légale.

Le BPJS Ketenagakerjaan concerne la retraite, l’assurance accident du travail et l’assurance décès. Les employeurs doivent y cotiser pour leurs salariés, y compris s’ils sont étrangers. Si vous êtes freelance, vous pouvez vous affilier à titre volontaire, mais cela reste rare dans la pratique. Le montant des cotisations dépend du salaire déclaré et du secteur d’activité. Il s’agit plus d’un système de protection sociale que d’une véritable retraite comme on peut l’imaginer en Europe.

Pour les expatriés, les prestations de retraite du BPJS restent symboliques. Toutefois, l’affiliation peut s’avérer utile pour accéder à certaines démarches administratives, comme le renouvellement d’un visa ou la validation d’un contrat de travail.

Pourquoi il est important de prendre ces contributions au sérieux

Même si les montants peuvent sembler faibles au regard des standards occidentaux, les contributions fiscales et sociales indonésiennes ont un poids administratif important. Être en règle vous permet de vivre en toute tranquillité, d’ouvrir un compte bancaire, de souscrire à des contrats d’assurance, de renouveler votre visa ou d’inscrire vos enfants à l’école.

À l’inverse, ignorer ces obligations ou les traiter à la légère peut entraîner des complications. Une absence d’affiliation au BPJS peut poser problème en cas d’hospitalisation. Un impôt non payé peut compromettre votre statut de résident fiscal. Une DPKK non réglée peut bloquer le traitement de votre visa de travail.

En tant qu’individu résidant à Bali, vous faites partie intégrante du tissu social et économique local. Vous êtes donc attendu, à juste titre, dans le respect des règles fiscales en vigueur. Cette posture est aussi un moyen de contribuer à la stabilité de votre projet de vie sur le long terme.

VIE D’EXPAT À BALI: S’INTÉGRER, DÉCOUVRIR, PROFITER 

Les principales taxes pour les entreprises établies à Bali

Entreprendre en Indonésie : des obligations fiscales précises dès la création

Créer une entreprise à Bali n’est pas qu’une question de statut juridique. Dès que vous immatriculez une structure, que ce soit une société PT (avec un associé local) ou une PT PMA (ouverte aux étrangers), vous entrez dans le système fiscal indonésien. Cela signifie que vous devez non seulement gérer votre activité au quotidien, mais aussi répondre à un ensemble d’obligations comptables et fiscales.

Même si votre entreprise n’est pas encore rentable ou que votre chiffre d’affaires est faible au démarrage, vous êtes redevable de certaines taxes et déclarations dès la création de votre structure. Ce principe est fondamental pour éviter toute mauvaise surprise, notamment lors d’un contrôle fiscal, d’un renouvellement de licence ou d’un audit bancaire.

L’accompagnement d’un comptable local ou d’un cabinet fiscal est presque indispensable. Il ne s’agit pas simplement de remplir des formulaires, mais de comprendre les spécificités du système fiscal indonésien, ses délais, ses règles, et ses particularités.

L’impôt sur les sociétés : des taux variables selon la taille de votre entreprise

L’impôt sur les sociétés, appelé PPh Badan, s’applique à toutes les entreprises enregistrées en Indonésie. Le taux d’imposition dépend de la taille de votre entreprise et de votre chiffre d’affaires annuel. Pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à un seuil défini chaque année, un taux réduit peut s’appliquer. En 2025, ce taux se situe généralement autour de 11 % pour les micro-entreprises enregistrées légalement. Pour les entreprises de taille moyenne ou plus, le taux standard est de 22 %, aligné sur les normes fiscales indonésiennes actuelles.

Il est important de noter que cet impôt est calculé sur le bénéfice net, c’est-à-dire après déduction des charges éligibles. Toutefois, les dépenses déductibles sont strictement encadrées et doivent être justifiées par des factures officielles. Toute charge non documentée peut être rejetée lors d’un contrôle. De plus, certaines dépenses qui seraient considérées comme professionnelles en Europe ne le sont pas toujours en Indonésie. Cela concerne notamment les frais de représentation, les voyages ou les dépenses personnelles déguisées.

Pour éviter toute difficulté, il est fortement recommandé de tenir une comptabilité régulière, de séparer rigoureusement les comptes professionnels et personnels, et de respecter les délais mensuels ou trimestriels imposés par la Direction générale des impôts.

La TVA (PPN) : une taxe incontournable dans de nombreux secteurs

La TVA indonésienne, appelée Pajak Pertambahan Nilai ou PPN, est l’un des principaux leviers fiscaux du pays. Elle s’applique à la majorité des ventes de biens et services. Son taux standard est fixé à 11 % en 2025, mais il peut varier selon les secteurs ou les politiques économiques en vigueur.

Si votre entreprise réalise un chiffre d’affaires annuel supérieur à un seuil défini par l’administration, vous êtes tenu de vous enregistrer en tant que collecteur de TVA. Cela signifie que vous devez facturer la TVA à vos clients, la déclarer chaque mois, et la reverser à l’État. En contrepartie, vous pouvez récupérer la TVA que vous avez payée sur vos achats professionnels, sous certaines conditions.

Ce mécanisme demande une gestion rigoureuse. Les factures doivent comporter des mentions spécifiques, être émises dans les temps, et être conservées en version physique ou électronique. La moindre erreur ou incohérence peut entraîner un rejet de déduction ou une amende.

Certains secteurs peuvent être exonérés de TVA, notamment les services éducatifs ou médicaux, mais ces cas sont rares et nécessitent une autorisation explicite. Si vous travaillez dans le tourisme, la restauration, le commerce de détail ou les services numériques, il est presque certain que la TVA s’applique à votre activité.

Les licences et taxes sectorielles : une réalité à ne pas sous-estimer

En Indonésie, certaines activités professionnelles sont soumises à des taxes ou permis spécifiques. C’est notamment le cas dans des secteurs très réglementés comme le tourisme, la restauration, les services de bien-être (massages, yoga, soins), la location immobilière ou l’événementiel.

Par exemple, si vous ouvrez un restaurant à Bali, vous devrez non seulement obtenir une licence commerciale classique, mais aussi une licence d’hygiène, une autorisation de service alimentaire, et une déclaration pour la taxe sur les boissons alcoolisées si vous en servez. Chaque activité a son propre régime de licences, avec des coûts, des renouvellements annuels et parfois des inspections obligatoires.

Ces licences s’accompagnent souvent de taxes locales, appelées Pajak Daerah, perçues par les autorités régionales. Elles peuvent s’appliquer à la surface du local, au nombre de salariés, au type d’activité ou à votre chiffre d’affaires. Leur montant peut varier d’une commune à l’autre, selon que vous soyez installé à Ubud, Canggu, Sanur ou Jimbaran.

Il est essentiel de prévoir un budget pour ces obligations dès la phase de création de votre activité. Omettre une licence ou négliger une taxe sectorielle peut conduire à une fermeture administrative, à des amendes lourdes, ou à des complications lors de la demande de renouvellement de votre permis d’exploitation.

Anticiper la fiscalité d’entreprise : un enjeu de viabilité à long terme

Trop de porteurs de projet sous-estiment la complexité fiscale de l’environnement indonésien, croyant à tort que Bali fonctionne de manière plus souple que d’autres destinations. Or, le développement rapide de l’île, l’internationalisation de ses flux économiques, et la volonté politique de mieux encadrer l’expatriation économique en font aujourd’hui une région sous surveillance.

Une entreprise bien gérée sur le plan fiscal, c’est une entreprise qui peut croître, embaucher, obtenir des financements, signer des partenariats et perdurer. À l’inverse, une structure mal déclarée ou fiscalement fragile peut voir ses activités bloquées à tout moment.

Anticiper la fiscalité de votre entreprise, ce n’est pas un simple acte de conformité, c’est un investissement dans votre stabilité et dans la crédibilité de votre projet sur le long terme.

S’INSTALLER À BALI: TOUT CE QU’IL FAUT SAVOIR POUR REUSSIR SON EXPATRIATION

Ce qu’il faut anticiper pour éviter les mauvaises surprises

S’installer à Bali ou y créer une entreprise est une aventure enthousiasmante, pleine de promesses. L’île attire par son cadre de vie exceptionnel, son ambiance détendue, son climat, son potentiel entrepreneurial. Mais derrière ce décor séduisant, l’Indonésie reste un pays souverain, avec ses règles, ses priorités, ses exigences. Et si vous voulez inscrire votre projet dans la durée, il est essentiel d’anticiper les obstacles qui peuvent se dresser sur votre route. La fiscalité est l’un de ces enjeux qu’il ne faut pas reléguer à plus tard. Une approche improvisée ou négligée peut non seulement ralentir votre installation, mais aussi fragiliser toute votre activité, voire compromettre votre droit de séjour.

Le premier réflexe à adopter, c’est de vous faire accompagner dès le départ par un professionnel local compétent. Il peut s’agir d’un cabinet comptable, d’un fiscaliste spécialisé dans les expatriés ou d’un avocat d’affaires. Ce n’est pas un luxe, c’est une condition de clarté. La fiscalité indonésienne ne fonctionne pas comme les systèmes occidentaux. Les délais sont courts, les documents demandés sont parfois surprenants, et les interprétations peuvent varier d’un bureau administratif à l’autre. Seul un accompagnement solide vous permettra de faire les bons choix et d’éviter les erreurs classiques qui se payent cher.

Il est également indispensable de structurer correctement votre activité dès le début. Cela passe par la sélection du bon type de société si vous entreprenez, par la déclaration de vos revenus si vous êtes indépendant, et par l’inscription à la sécurité sociale locale si votre visa ou votre statut vous y oblige. Vous devrez aussi réfléchir à votre stratégie bancaire. Si vous transférez régulièrement des fonds depuis l’étranger, les autorités peuvent s’interroger sur leur origine. Un compte bancaire local bien géré, des documents justificatifs clairs, et une traçabilité de vos revenus sont autant de moyens de renforcer la légitimité de votre présence.

Un autre point souvent négligé concerne les relations avec l’administration. À Bali, l’approche bureaucratique reste très formelle. Un oubli de déclaration, un retard de paiement, ou un document manquant peuvent entraîner un blocage administratif. Cela peut aller d’une simple amende à une interdiction temporaire d’activité, voire à une suspension de votre visa ou à un refus de renouvellement. Il est donc préférable d’adopter une posture proactive, en effectuant vos démarches en avance, en conservant tous vos justificatifs, et en documentant chacun de vos échanges avec les autorités ou les agents de visa.

Si vous prévoyez de recruter du personnel local, vous devez également vous préparer à assumer des charges sociales, à rédiger des contrats en indonésien et à respecter le droit du travail indonésien. Ce droit inclut des obligations précises en matière d’heures de travail, de congés, de couverture santé, et parfois de préavis ou d’indemnité de départ. Un employeur étranger mal informé peut facilement se retrouver en infraction sans le savoir. Mieux vaut donc faire appel à un cabinet de gestion de paie ou à un expert juridique local pour encadrer ces aspects.

Enfin, un point fondamental mérite votre attention : la fiscalité n’est pas seulement une série d’obligations techniques. C’est aussi un levier de légitimité. En vous mettant en règle, vous montrez que vous respectez le pays qui vous accueille. Vous protégez votre activité, vous sécurisez votre avenir, et vous contribuez au développement local. À l’inverse, en choisissant l’illégalité ou le flou volontaire, vous prenez le risque d’alimenter une méfiance croissante envers les expatriés, de fragiliser votre réputation et de perdre en crédibilité auprès de vos partenaires, clients ou collaborateurs.

En résumé, mieux vaut prévoir que subir. Une installation réussie à Bali, c’est une installation lucide, préparée, encadrée. Vous n’êtes pas obligé de tout savoir, mais vous avez la responsabilité de vous entourer des bonnes personnes. Ce que vous anticiperez aujourd’hui vous épargnera bien des tensions demain. Et c’est cette rigueur, bien plus que le soleil ou les cocotiers, qui fera de votre projet une réalité durable.

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