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Pourquoi vivre à Bali fait toujours rêver… et pourquoi cela ne suffit pas

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Vivre à Bali évoque tout de suite une image de carte postale : des plages dorées, des villas entourées de palmiers, une ambiance zen et solaire, des levers de soleil sur les rizières. Sur Instagram, dans les récits de blog, dans les vidéos de nomades digitaux, l’île semble incarner le rêve d’une vie simple et épanouissante, loin du stress occidental. Mais derrière cette image paradisiaque se cache une réalité bien plus nuancée.

Le mythe d’un nouveau départ facile à Bali

L’idée de venir s’installer à Bali séduit de plus en plus d’expatriés, d’entrepreneurs et de familles en quête de sens ou de changement. Certains rêvent d’ouvrir une maison d’hôtes, d’autres de travailler à distance en sirotant une noix de coco dans un café branché de Canggu. Il y a cette impression que, sur cette île, tout devient plus léger, que la vie s’y réinvente, plus belle, plus libre, plus authentique.

Et dans une certaine mesure, c’est vrai : Bali possède une énergie particulière. Vous y trouverez une culture riche, des habitants chaleureux, un climat qui vous enveloppe, et un sentiment de déconnexion salutaire. La vie semble ralentir, les rituels hindouistes rythment le quotidien, et les journées s’ouvrent sur un ciel sans nuage.

Mais cette image idyllique ne suffit pas à construire une vie stable.

Ce que les réseaux sociaux ne montrent pas de Bali

De nombreux expatriés vous le diront : s’installer à Bali demande bien plus qu’un billet d’avion et un rêve à concrétiser. La réalité du quotidien peut parfois heurter de plein fouet les attentes idéalisées.

Ce que l’on voit rarement dans les récits en ligne, ce sont :

  • les galères pour comprendre un système administratif changeant et complexe
  • les coupures d’électricité au pire moment
  • les embouteillages qui transforment 3 kilomètres en 40 minutes de stress
  • la difficulté de trouver un logement fiable sans tomber dans les pièges du marché locatif
  • la barrière culturelle, bien plus profonde qu’elle n’y paraît au premier abord

Et surtout, cette sensation étrange que, malgré la beauté des lieux, vous ne parvenez pas encore à vous sentir chez vous.

Une vie abordable à Bali… mais pas forcément bon marché

L’un des principaux arguments qui attire vers Bali, c’est le coût de la vie. Pourtant, il mérite d’être nuancé. Oui, il est possible de vivre à Bali pour moins cher qu’en Europe. Mais si vous souhaitez un certain niveau de confort – logement climatisé, bonne connexion internet, soins de santé privés, alimentation saine, sorties, école pour les enfants – le budget grimpe vite.

En réalité, pour vivre à l’occidentale dans les zones les plus recherchées, il faut prévoir un budget comparable à celui d’une ville européenne de taille moyenne. Et certains postes, comme la scolarité ou l’assurance santé, peuvent même être bien plus élevés que ce que vous payiez auparavant.

Il faut également accepter que, dans certains secteurs (notamment à Canggu, Uluwatu ou Seminyak), les prix soient largement influencés par la demande étrangère, ce qui fausse complètement la perception du “coût de la vie local”.

Une installation qui ne s’improvise pas à Bali

Derrière chaque projet de vie à Bali se cache une série de choix cruciaux : le visa, le lieu de résidence, le mode de transport, les assurances, l’école, la fiscalité. Et ce sont souvent ces points, laissés de côté au départ, qui deviennent les principaux obstacles à une installation réussie.

Le processus est long, parfois frustrant, et demande de la préparation. Il faut apprendre à gérer l’incertitude, à se réajuster en permanence, à se confronter à des manières de faire très éloignées de celles que vous connaissez.

Bali, Une île qui ne convient pas à tout le monde

Enfin, il est important de rappeler que vivre à Bali ne convient pas à tous les profils. Ce n’est pas un jugement, c’est un constat. Certains s’y épanouissent pleinement, développent des projets durables, s’intègrent avec bienveillance. D’autres, en revanche, ressentent une forme de décalage permanent, une difficulté à trouver leur place, ou un manque de repères affectifs et culturels.

Car au fond, Bali est une île. Isolée. Loin de vos proches, de vos habitudes, de vos références. Elle peut vous transformer… ou vous dérouter. Ce n’est pas un terrain neutre. C’est un lieu chargé d’énergie, de contrastes, de rituels, de non-dits. Et il faut savoir l’aborder avec respect, lucidité, et préparation.

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Déménager à Bali : un projet qui demande plus que des valises

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S’expatrier à Bali n’est pas une simple transition géographique. Ce n’est pas un déménagement classique, ni un changement de décor temporaire. C’est un vrai changement de vie, qui implique bien plus que de faire ses cartons et de choisir une belle villa sur Airbnb. Derrière chaque installation réussie se cache un travail de préparation souvent sous-estimé, un ajustement logistique, émotionnel, financier, culturel. Ce que l’on met dans sa valise ne représente qu’une infime partie du projet.

Vous ne partez pas en vacances… même si tout y ressemble

Au début, l’ambiance peut prêter à confusion. Vous êtes en tongs, vous mangez dehors tous les jours, vous vivez au rythme du soleil, et personne ne semble pressé. Mais attention : ce confort apparent peut faire perdre de vue que vivre à Bali n’a rien d’un long voyage organisé.

Il ne s’agit plus de découvrir une île pendant trois semaines, mais de construire une vie entière, avec ses contraintes, ses routines, ses obligations, et ses imprévus. Et cela demande une préparation solide et réaliste, bien au-delà de la simple logistique du déménagement.

Le budget à Bali, ce premier test souvent mal anticipé

Beaucoup de nouveaux arrivants sous-estiment le coût réel d’une vie stable à Bali. Vous aurez beau lire qu’on peut vivre ici avec 800 euros par mois, la réalité est toute autre dès que vous souhaitez un minimum de confort et de sécurité.

Avez-vous prévu :

  • des frais d’installation (caution pour la villa, scooter, ameublement) ?
  • un budget mensuel pour la santé, l’assurance, l’école si vous avez des enfants ?
  • une marge de sécurité pour les imprévus administratifs ou médicaux ?
  • de quoi subvenir à vos besoins pendant les périodes creuses si vous êtes freelance ?

Ce ne sont pas des détails. À Bali, le pouvoir d’achat varie selon votre mode de vie, et il est facile de brûler votre budget en quelques semaines si vous vivez comme un vacancier permanent. Sans parler du fait que l’île fonctionne souvent au paiement en liquide, ce qui oblige à gérer ses flux d’argent avec rigueur et anticipation.

Le visa pour bali, ce puzzle à reconstituer avant même d’embarquer

C’est l’une des erreurs les plus fréquentes : croire qu’on pourra “gérer ça sur place”. Or, à Bali, vous ne pouvez pas vivre indéfiniment avec un visa touristique, et la réglementation évolue régulièrement.

Avez-vous déjà :

  • choisi le type de visa adapté à votre situation ?
  • compris les implications d’un visa business, social ou d’un KITAS ?
  • prévu les frais d’agent, de renouvellement, de sorties de territoire éventuelles ?
  • vérifié si vous avez le droit de travailler (ou non) avec le visa que vous visez ?

Les démarches administratives prennent du temps, nécessitent des contacts fiables, et demandent souvent de faire appel à un agent de visa expérimenté. Croire qu’on pourra improviser ou repousser ces questions, c’est risquer d’enchaîner les extensions, les pénalités, voire de se retrouver interdit de séjour.

Un projet de vie, pas juste un lieu de résidence

Au-delà du visa et du budget, ce qui fait la différence entre une expérience réussie et une désillusion rapide, c’est la clarté de votre projet de vie. Pourquoi souhaitez-vous vivre à Bali ? Quel est votre horizon de temps ? Quelles sont vos attentes ? Avez-vous une activité professionnelle stable ? Un réseau ? Une structure familiale solide ?

Il est essentiel de se poser les bonnes questions :

  • Quel sera votre quotidien réel une fois l’excitation des premiers jours passée ?
  • Êtes-vous prêt à construire de nouveaux repères, sans idéaliser les anciens ?
  • Savez-vous déjà où vous voulez vivre, et pourquoi ?

Trop de personnes arrivent à Bali avec un flou complet sur leur trajectoire, pensant que “l’île fera le reste”. Mais Bali ne fait pas les plans à votre place. Elle vous accueillera, mais elle vous demandera de savoir ce que vous êtes venu y chercher.

S’expatrier à Bali, c’est aussi quitter un système connu

Ce que l’on oublie parfois, c’est que quitter son pays ne signifie pas seulement changer d’adresse. Cela signifie abandonner un ensemble de repères sociaux, administratifs, médicaux, juridiques… qui vous étaient familiers, parfois même sans que vous en ayez conscience.

À Bali, vous serez responsable de choses que vous ne gérez peut-être pas chez vous :

  • votre protection sociale (carte d’assurance santé, évacuations possibles, etc.)
  • votre retraite (aucune cotisation automatique)
  • votre fiscalité (attention à la double imposition si vous êtes encore résident fiscal français)
  • vos recours en cas de litige (contrats, bail, transactions… la protection juridique locale est différente)

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas venir vivre à Bali. Cela signifie simplement que vous devez savoir dans quoi vous vous engagez.

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L’envers du décor administratif

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Si vous envisagez de vivre à Bali, vous entendrez souvent cette phrase : « C’est l’Indonésie, il faut être patient. » Derrière ce conseil se cache une vérité à ne surtout pas négliger : la complexité et la volatilité du cadre administratif local. Loin d’être un simple détail à régler une fois sur place, le volet administratif est au cœur de votre projet de vie. Et c’est aussi celui qui peut, très rapidement, tout faire basculer.

Un système en constante évolution

Première chose à comprendre : les règles changent régulièrement. Ce qui était valable il y a un an ne l’est peut-être plus aujourd’hui. De nouveaux types de visas apparaissent, d’autres disparaissent. Les durées de validité, les conditions d’éligibilité, les frais et même les modalités de renouvellement peuvent être modifiés sans grande communication officielle.

Il est donc indispensable de vous informer avec précision et de manière actualisée, idéalement en consultant des sources locales fiables ou en vous entourant de professionnels du visa.

Croire que l’on peut s’installer tranquillement à Bali avec un simple visa touristique est l’erreur la plus courante… et aussi la plus risquée.

Le visa touristique : solution temporaire, pas durable

Le visa touristique (30 à 60 jours selon les cas, avec parfois une extension possible) ne permet pas de travailler, ni même de rester à long terme. Certains choisissent de faire du « visa run », c’est-à-dire sortir du pays tous les deux mois pour revenir avec un nouveau visa. Cette méthode, en plus d’être épuisante, devient de plus en plus surveillée, et peut finir par vous valoir un refus d’entrée.

À long terme, cette stratégie est non seulement instable, mais potentiellement dangereuse pour votre projet.

Les autres types de visas : ce qu’il faut savoir

Il existe plusieurs alternatives, chacune avec ses avantages et ses contraintes. Voici les principales :

  • Le visa business B211A : il permet de rester jusqu’à 180 jours (avec extensions), sans autorisation de travail. Il est souvent utilisé pour du repérage ou pour des freelances travaillant en ligne… mais le flou juridique autour du travail à distance reste problématique.
  • Le visa social/culturel : utilisé pour des projets d’apprentissage ou de volontariat, mais limité dans le temps.
  • Le visa investisseur (KITAS) : pour ceux qui créent une entreprise locale (via une PT PMA) et souhaitent rester à long terme. Ce visa permet de résider, mais aussi de diriger son activité légalement.
  • Le visa retraite : réservé aux personnes de plus de 55 ans, avec conditions de revenus et de logement spécifiques.

Chaque visa a un coût, des démarches, des délais et des conditions précises à respecter. Il est vivement recommandé de passer par un agent local expérimenté pour éviter les erreurs ou les refus. Un bon agent connaît les rouages du système et vous aidera à naviguer sereinement dans cette jungle administrative.

Un flou persistant autour du travail en ligne

C’est une vraie zone grise. Beaucoup d’expatriés vivent à Bali en travaillant à distance pour des clients à l’étranger. Mais la loi indonésienne ne reconnaît pas encore clairement le statut de “digital nomad”, et la confusion entre travail “sur place” et travail “en ligne” peut poser problème.

En théorie, vous ne pouvez pas exercer une activité rémunérée sans visa de travail ou de résidence adéquat. Et même si vous ne touchez pas d’argent en Indonésie, certains contrôles peuvent mal interpréter votre situation. D’où l’importance de ne jamais sous-estimer les règles, même si d’autres autour de vous semblent s’en affranchir.

Un projet sérieux s’appuie sur une base juridique solide. Prendre des raccourcis ou ignorer certaines obligations peut vous coûter cher – financièrement, mais aussi émotionnellement.

Ne pas négliger la fiscalité

La question fiscale est souvent balayée d’un revers de main, mais elle mérite votre attention. En théorie, vous devenez résident fiscal en Indonésie si vous y passez plus de 183 jours par an, ou si votre “centre d’intérêt vital” s’y trouve.

Cela peut avoir des conséquences :

  • Vous pouvez être imposable localement sur vos revenus mondiaux
  • Vous risquez la double imposition si vous n’avez pas clarifié votre situation avec votre pays d’origine
  • Vous devrez peut-être déclarer vos revenus ou créer une structure adaptée pour éviter des sanctions

Encore une fois, il ne s’agit pas de vous décourager, mais de vous préparer avec sérieux. Un bon projet d’expatriation repose sur une structure légale claire et stable. Cela vous permet non seulement d’être en règle, mais aussi d’agir en toute tranquillité, de louer un logement, d’ouvrir un compte en banque, ou d’envoyer vos enfants à l’école sans mauvaise surprise.

Santé, école, logement : quand les vrais enjeux émergent

On croit souvent que les problématiques d’expatriation se résument au visa et au budget. Pourtant, une fois installé à Bali, ce sont d’autres questions, bien plus pratiques, concrètes et vitales, qui prennent le dessus. L’accès aux soins, le choix d’un logement durable, la scolarisation des enfants : voilà les sujets qui, tôt ou tard, remontent à la surface et mettent à l’épreuve votre projet de vie.

L’accès aux soins : une priorité à anticiper, pas à improviser

Tant que tout va bien, la question de la santé passe souvent au second plan. Mais à Bali, vous ne bénéficiez d’aucune couverture médicale automatique. La sécurité sociale n’existe pas pour les étrangers, et même les petits tracas peuvent rapidement coûter cher.

Les soins sont assurés principalement par des cliniques privées, dont la qualité varie énormément selon les établissements et les zones. À Canggu ou Ubud, vous trouverez des structures correctes pour les urgences mineures, mais pour des cas plus sérieux (accidents de la route, chirurgie, problèmes chroniques), il faudra vous tourner vers les hôpitaux internationaux de Denpasar ou même envisager une évacuation vers Singapour ou l’Australie.

Avez-vous pensé à :

  • souscrire une assurance santé internationale adaptée aux expatriés ?
  • vérifier les clauses de rapatriement ?
  • prévoir un fonds d’urgence pour les frais médicaux immédiats ?
  • comprendre le système de soins local, y compris les limites du personnel médical anglophone ?

Ce n’est pas anxiogène, c’est simplement essentiel. Votre santé (et celle de vos enfants) mérite d’être anticipée avec lucidité. Il n’est pas rare de croiser à Bali des expatriés qui retardent des soins faute de budget ou de solution fiable.

La scolarité : entre rêve d’alternative et réalité budgétaire

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Si vous venez à Bali en famille, la question de l’éducation devient vite centrale. Vous trouverez ici une large offre d’écoles internationales, souvent orientées vers des pédagogies alternatives (Montessori, Waldorf, écoles nature), mais les frais peuvent être très élevés.

Le coût annuel peut aller de 3 000 à 15 000 dollars par enfant, selon l’établissement. Et cela ne comprend pas forcément les frais d’inscription, les uniformes, les sorties, les transports ou les activités extrascolaires. Certaines écoles affichent une philosophie très séduisante sur le papier, mais n’ont pas encore atteint un haut niveau d’encadrement ou de stabilité dans la durée.

Avant de faire un choix, posez-vous les bonnes questions :

  • Vos enfants parlent-ils anglais ou devront-ils suivre un accompagnement linguistique ?
  • L’école est-elle reconnue officiellement, ou s’agit-il d’un projet non accrédité ?
  • Quelle est la réputation réelle de l’établissement auprès d’autres familles expatriées ?
  • Le niveau académique correspond-il à vos attentes sur le long terme ?

Certains parents choisissent également l’instruction en famille (IEF) ou le homeschooling, mais cela implique de pouvoir y consacrer du temps, de l’énergie et un cadre propice à l’apprentissage.

À Bali, aucune solution n’est universelle : tout dépend de vos valeurs éducatives, de votre budget, et de l’équilibre que vous souhaitez trouver entre vie locale et parcours scolaire international.

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Le logement : entre rêve balinais et réalité du terrain

Vivre à Bali avec des enfants

Qui n’a pas fantasmé sur une villa balinaise, ouverte sur la jungle, avec une piscine à débordement et des voilages qui dansent dans le vent ? Ce rêve existe, bien sûr… mais il a un prix, et il ne convient pas à tous les modes de vie.

Voici les principales réalités à intégrer :

  • La demande explose, surtout dans les zones comme Canggu, Pererenan, Umalas ou Bingin. Résultat : les prix montent, les biens disponibles se font rares, et les contrats de location deviennent plus complexes (baux annuels non-renouvelables, hausses arbitraires, paiement intégral à la signature).
  • Beaucoup de villas sont conçues pour la location courte durée, pas pour une vie quotidienne stable. Absence de cuisine fonctionnelle, mauvaise isolation, ou problèmes d’humidité sont fréquents.
  • Vous devrez souvent payer 6 mois ou 1 an d’avance, en cash, sans possibilité de remboursement en cas de départ anticipé.
  • Il existe des arnaques immobilières, notamment sur les groupes Facebook ou via des agents peu scrupuleux.

Avant de signer, assurez-vous :

  • que le contrat est en anglais clair et détaillé ;
  • que le propriétaire a bien le droit légal de louer le bien (ce n’est pas toujours le cas) ;
  • qu’une clause de maintenance est prévue (les villas balinaises vieillissent vite) ;
  • que la localisation correspond à votre quotidien (proximité école, calme, accès routes principales, réseau Internet…).

Et surtout, ne vous précipitez pas. Vivre dans un logement mal choisi peut ruiner votre expérience. Privilégiez un logement temporaire pour les premières semaines, le temps de repérer, comparer et négocier.

Quand la distance devient une question existentielle

On parle souvent du visa, du logement ou du climat quand on évoque la vie à Bali. Mais il existe un autre facteur, plus invisible, plus intime, qui peut transformer une belle aventure en source de déséquilibre : la distance émotionnelle et culturelle. Loin d’être un simple écart géographique, cette distance agit en profondeur. Elle vous pousse à revoir vos repères, vos relations, vos valeurs, et parfois même… votre identité.

Être loin, ce n’est pas seulement être ailleurs

Vivre à Bali signifie être à des milliers de kilomètres de votre famille, de vos amis d’enfance, de votre langue maternelle, de votre culture d’origine. Au départ, cette distance peut sembler rafraîchissante, presque libératrice. Vous êtes enfin ailleurs. Vous coupez avec le rythme effréné de l’Occident. Vous vous réinventez.

Mais tôt ou tard, cette distance prend une autre dimension.

Lorsque votre neveu naît et que vous n’êtes pas là. Lorsque vos parents vieillissent et que vous le constatez par téléphone. Lorsque vous réalisez que le simple fait de partager un café avec une amie de toujours vous manque plus que prévu.

La distance devient alors plus que physique : elle s’immisce dans le lien, elle crée du flou, elle bouscule l’équilibre entre l’ici et le là-bas.

L’adaptation culturelle, une expérience profonde

Bali n’est pas une annexe tropicale de l’Europe. C’est une île balinaise, dans une Indonésie profondément marquée par des traditions, des codes sociaux, une spiritualité omniprésente, un rapport au temps et à l’autre très éloignés de ceux auxquels vous êtes habitué.

Vous pouvez très bien vivre dans un environnement majoritairement expatrié, parler anglais dans les cafés, trouver vos repères dans un microcosme international. Mais si vous souhaitez vraiment vous intégrer – ou ne serait-ce que comprendre la société dans laquelle vous vivez – alors l’effort est plus conséquent.

Il vous faudra :

  • apprendre à décrypter les non-dits culturels
  • comprendre la place du religieux dans la vie quotidienne
  • respecter les rituels, les fêtes, les temples, même si vous n’en saisissez pas encore tous les codes
  • faire preuve d’humilité dans les interactions locales

Même après plusieurs mois, il se peut que vous vous sentiez encore “étranger”. Et c’est normal.

Cette impression d’être toujours un peu en décalage, même dans un lieu que vous aimez, fait partie du processus. Elle peut être source de croissance personnelle, mais aussi de solitude ou de fatigue.

Le manque de repères et le retour du doute

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Bali Indonesia Ubud City Life of local people at sunset 08.09.2015

À force d’être exposé à un environnement nouveau, il arrive un moment où vos anciens repères vacillent, sans que de nouveaux soient totalement construits.

Vous ne savez plus vraiment ce que vous attendez d’une journée, d’un projet, d’une relation. Vous hésitez entre rentrer ou rester. Vous vous demandez si vous êtes vraiment chez vous quelque part.

Ce genre de questionnements est fréquent chez les expatriés, même les plus aguerris. Ce n’est pas un signe d’échec. C’est la manifestation d’un réalignement intérieur. Votre identité est en mouvement, elle s’adapte à ce que vous vivez. Et cela peut être à la fois riche… et inconfortable.

Il est donc important de ne pas rester seul face à cette sensation de flottement. Trouver une communauté de confiance, créer des amitiés sincères, parler avec d’autres expatriés passés par les mêmes phases peut vous aider à remettre du sens et à traverser les moments de doute avec plus de sérénité.

Le double regard : ni d’ici, ni de là-bas

À un moment donné, vous vous rendrez peut-être compte que vous ne vous sentez plus complètement en phase avec votre pays d’origine, mais que vous ne vous sentez pas totalement balinais non plus.

C’est ce qu’on appelle le “double regard” de l’expatrié : vous vivez entre deux mondes, avec l’impression que chacun vous échappe un peu. Cette sensation peut être déroutante, mais elle est aussi un tremplin pour développer une perspective unique. Vous commencez à voir les choses autrement. Vous relativisez. Vous élargissez vos cadres de pensée.

Et cela, même si cela vous écarte un peu des autres, vous rapproche souvent de vous-même.

Ce que personne ne peut choisir à votre place

Si vous lisez ces lignes, c’est peut-être parce que Bali vous appelle. Vous avez vu passer des images envoûtantes, entendu des récits d’expatriés heureux, lu des témoignages inspirants. Vous vous demandez si cette vie, quelque part entre spiritualité, douceur tropicale et nouveaux horizons, est aussi accessible qu’on le prétend.

Et la réponse est : oui, mais à certaines conditions.
Celles que vous seul pouvez poser.

Car au bout du compte, aucun article, aucune vidéo, aucun conseiller ne pourra décider à votre place si Bali est faite pour vous — ou si vous êtes fait pour Bali.

Choisir où s’installer : une question de mode de vie, pas de tendance

Les endroits à la mode changent. Aujourd’hui c’est Canggu, demain ce sera Pererenan ou Uluwatu. Mais ce qui compte vraiment, c’est ce que vous recherchez au quotidien.

Avez-vous besoin de calme ou de mouvement ? Préférez-vous être proche de la mer, de la jungle, ou des écoles ? Êtes-vous prêt à vivre plus loin des commodités pour gagner en tranquillité ? Bali est vaste, contrastée, et parfois piégeuse si vous vous fiez uniquement à la popularité d’un quartier.

Prenez le temps d’explorer avant de vous engager. Ce n’est pas parce qu’un coin plaît à tout le monde qu’il vous correspondra.

Le logement : un reflet de vos besoins profonds

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Une villa avec piscine peut sembler idéale, mais posez-vous la question : est-ce que ce type de logement correspond à votre réalité de vie quotidienne ? Si vous vivez seul, avez-vous besoin de tant d’espace ? Si vous travaillez en ligne, la qualité du WiFi est-elle suffisante ? Si vous avez des enfants, est-ce un environnement adapté ?

Parfois, ce qui brille sur les photos n’est pas ce qui vous fera vous sentir bien dans la durée. Il vaut mieux un logement simple mais fonctionnel, qu’un palace inconfortable ou mal situé.

Les déplacements à Bali : scooter, voiture, ou pieds nus dans la jungle ?

À Bali, la liberté passe souvent par la mobilité. Le scooter est le moyen de transport roi, mais il implique des risques, une adaptation au code local, et un minimum de prudence. Si vous n’êtes pas à l’aise, il faudra prévoir un budget pour les taxis, les chauffeurs privés, ou même louer une voiture (ce qui n’est pas toujours simple selon votre visa).

Choisir son mode de déplacement, c’est aussi choisir son rythme de vie. Vivre à 30 minutes d’un centre urbain peut être très agréable… sauf si vous devez faire l’aller-retour trois fois par jour.

Apprendre le bahasa Indonesia : optionnel ou indispensable ?

Il est possible de vivre des années à Bali sans parler un mot d’indonésien. C’est vrai. Mais cela signifie aussi passer à côté d’une partie immense de la culture, et dépendre constamment d’intermédiaires pour les démarches ou la vie locale.

L’apprentissage du bahasa Indonesia est un pont vers une vie plus riche, plus connectée, plus fluide. Ce n’est pas une obligation, mais c’est un choix qui peut transformer votre expérience de l’île.

Le cercle social quand on vit à Bali : il ne tombera pas du ciel

À Bali, beaucoup d’expatriés sont de passage. Les relations peuvent être éphémères, superficielles, ou au contraire très intenses. Trouver une communauté stable demande du temps, de la présence, et une vraie démarche de lien.

Participez à des événements, intégrez des espaces de coworking, inscrivez vos enfants à des activités, soyez curieux. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est indispensable pour ne pas vous sentir isolé, surtout dans les premières semaines.

Le statut administratif : à clarifier pour ne pas vivre dans l’incertitude

Travailler en ligne sans visa adapté, louer une maison sans contrat clair, repousser l’ouverture d’un compte en banque… tous ces petits flous administratifs peuvent devenir, avec le temps, des sources d’instabilité majeure.

Plus vous clarifiez votre situation dès le début, plus vous vous offrez la possibilité de construire quelque chose de pérenne. Il n’y a rien de plus frustrant que de devoir tout recommencer à zéro à cause d’un visa mal géré ou d’un bail non renouvelé.