Tu viens de poser un pied sur l’île des Dieux, tu t’extasies devant les rizières en terrasse, les offrandes colorées, les noix de coco fraîches… et bim, ton ventre commence à faire des bruits bizarres. Quelques heures plus tard, tu es plié·e en deux dans ta salle de bain, fidèle à tes toilettes plus qu’à ton planning d’excursions. Bienvenue dans le monde merveilleux du Bali Belly, cette fameuse “tourista balinaise” qui fait trembler les voyageurs du monde entier.
Mais qu’est-ce que c’est vraiment, ce Bali Belly dont tout le monde parle entre deux verres de Bintang ? Est-ce dangereux ? Combien de temps ça dure ? Est-ce qu’on peut l’éviter ? Spoiler : oui, en partie. Voici un guide ultra complet pour comprendre, prévenir et soigner ce fléau de l’intestin voyageur.

Sommaire
Le Bali Belly, Un surnom exotique pour une réalité très concrète
Le Bali Belly, c’est le surnom local et un peu moqueur donné à la diarrhée du voyageur. Rien de très glamour, on te l’accorde. Ce terme désigne un ensemble de troubles digestifs qui frappent fréquemment les touristes fraîchement débarqués à Bali. Concrètement, cela inclut des diarrhées soudaines, des nausées, parfois des vomissements, des crampes abdominales intenses, et souvent une bonne dose de fatigue.
La “maladie” en elle-même n’est pas propre à Bali. Tu peux l’attraper à Bangkok, au Caire ou à Mexico. Mais à Bali, elle est tellement fréquente qu’elle a fini par gagner son petit surnom personnalisé. Comme une sorte de souvenir local… qu’on préférerait oublier.
Pourquoi le Bali Belly si fréquent à Bali ?
La grande star du Bali Belly, c’est la contamination bactérienne ou parasitaire. En clair, tu ingères quelque chose de sale, sans le savoir, et ton système digestif occidental crie immédiatement à la trahison.
La première coupable, c’est l’eau. L’eau du robinet à Bali n’est pas potable, et cela inclut aussi les glaçons, les légumes lavés à l’eau non filtrée, ou même les dents que tu te brosses distraitement avec un filet d’eau du lavabo.
La deuxième cause fréquente, ce sont les aliments mal conservés ou mal cuits. La chaleur tropicale favorise la prolifération des bactéries, et la street food (même délicieuse) peut parfois t’offrir un petit cadeau empoisonné. Ajoute à cela un changement brutal d’alimentation, des épices inconnues et un système immunitaire un peu paumé : tu as tous les ingrédients pour un feu d’artifice intestinal.
Les vraies causes du Bali Belly : quand l’hygiène te joue des tours
La première grande vérité à accepter, c’est que le Bali Belly n’est pas une malédiction ni une punition divine pour avoir commandé ce smoothie au bord de la plage. C’est souvent une simple histoire de microbes qui s’invitent là où ils ne devraient pas. Et Bali, avec son climat tropical humide, est un vrai paradis pour les bactéries et les parasites.
Le coupable numéro un reste l’eau contaminée. À Bali, l’eau du robinet n’est pas potable. Même si elle te semble claire, inodore et parfaitement banale, elle peut contenir des bactéries telles que E. coli, Salmonella ou Shigella, mais aussi des parasites comme la Giardia. Ces micro-organismes sont invisibles à l’œil nu, mais ils savent très bien comment te clouer au lit en moins de 24h.
Et l’eau, ce n’est pas que celle que tu bois directement. C’est aussi celle qui a servi à laver ta salade ou même celle avec laquelle tu t’es brossé les dents sans y penser. Une toute petite quantité suffit à déclencher le carnage intestinal.
Autre source fréquente : les fruits et légumes mal lavés. Tu croques dans une mangue vendue au bord de la route, tu bois un jus de pastèque fraîchement pressé… et si ces produits n’ont pas été rincés à l’eau potable ou manipulés avec des mains sales, tu t’exposes au Bali Belly sans le savoir. Pareil pour les glaçons dans les boissons, qui peuvent sembler inoffensifs, mais qui sont parfois faits avec de l’eau non purifiée.
Il y a aussi les plats cuisinés dans de mauvaises conditions. La street food balinaise est souvent savoureuse, authentique, et bon marché. Mais les stands sans réfrigération, exposés en plein soleil pendant des heures, peuvent devenir de vrais nids à bactéries. Quand la température monte, les germes se multiplient à vitesse grand V. Et si la viande ou le poisson n’est pas bien cuit, tu risques d’héberger des invités indésirables comme la salmonelle ou le campylobacter.
Il ne faut pas oublier non plus les virus digestifs, comme le norovirus, particulièrement contagieux. Ces petites bêtes se transmettent facilement par les mains sales, les ustensiles mal nettoyés ou le simple fait de toucher une surface contaminée dans un lieu public. Un sandwich mangé à la va-vite, sans se laver les mains avant, et le mal est fait.
Enfin, certains cas de Bali Belly sont liés à des infections parasitaires. Ce sont souvent les plus traîtres, car les symptômes peuvent apparaître plus tard, s’installer plus durablement, et nécessiter un traitement spécifique. Ce type de contamination est plus rare, mais pas impossible, surtout si tu es resté plusieurs semaines sur l’île ou si tu as voyagé dans des zones reculées.
Tu veux être sûr·e d’éviter les pièges classiques ? Pense à relire les conseils pratiques de l’article : Visa et formalités à Bali : quelles options pour les expatriés ?
Quand ton microbiote fait un burn-out tropical

Parfois, tu n’as rien mangé de suspect. Aucun glaçon douteux, aucun plat douteux… et pourtant, ton ventre te déteste. C’est là que le microbiote entre en jeu. Ce petit univers de bactéries intestinales qui vit en harmonie dans ton système digestif n’aime pas qu’on chamboule trop ses habitudes. Et à Bali, tu le bouscules sévèrement.
Imagine : tu passes d’une alimentation européenne à base de pain, pâtes, produits laitiers et café serré, à une cuisine balinaise riche en épices, en sauces fermentées, en huile de friture et en riz gluant. Tu ajoutes à ça des fruits exotiques que ton système n’a jamais rencontrés, des plats ultra-pimentés ou des légumes crus marinés au vinaigre… C’est un vrai choc culturel pour ton ventre.
Ce changement brutal peut perturber l’équilibre de ton microbiote, qui réagit parfois en déclenchant une diarrhée, des ballonnements ou une gêne abdominale. Ce n’est pas une infection à proprement parler, mais une réponse de ton système digestif qui essaie de se défendre face à ce qu’il considère comme une attaque.
Et ce genre de déséquilibre peut arriver même si tout ce que tu as mangé était parfaitement propre. C’est le fameux “syndrome du ventre en vacances” : ton corps n’a pas encore appris à digérer ce nouveau régime, et il te le fait savoir… bruyamment.
Dans ce cas, il ne faut pas paniquer. Il suffit généralement de calmer un peu le jeu pendant quelques jours : éviter les plats trop épicés, manger du riz blanc, boire de l’eau de coco, et introduire petit à petit des probiotiques pour rééquilibrer la flore intestinale. Si tu cherches une solution naturelle et douce, c’est la meilleure voie pour reprendre la main sur ton système digestif.
Et pour éviter d’aggraver la situation, pense aussi à bien choisir ton logement. Les conditions d’hygiène peuvent varier, surtout dans les hébergements bon marché. Ce guide pourra t’aider : Trouver un logement à Bali : conseils et erreurs à éviter
Les symptômes typiques du Bali Belly
Quand ça te tombe dessus, tu ne peux pas vraiment passer à côté. Tu sens que “quelque chose ne va pas” dans ton ventre. Et en général, ça va très vite. En quelques heures, tu peux passer d’un état de forme olympique à une vraie descente aux enfers intestinale.
Les symptômes les plus fréquents sont la diarrhée liquide (souvent soudaine et pressante), les douleurs abdominales, les nausées, parfois les vomissements, une légère fièvre, et une sensation de grande faiblesse. Dans certains cas, tu peux aussi avoir des frissons, des sueurs froides et un dégoût total pour la nourriture.
En général, le Bali Belly dure de 24 à 72 heures. Mais chez certaines personnes, les troubles digestifs peuvent persister une semaine, voire plus, surtout si la flore intestinale a été sérieusement perturbée. Et dans les cas plus graves, on peut voir apparaître du sang dans les selles, une forte fièvre ou une déshydratation sévère.
Tu trouveras ici un guide complet sur les cliniques de Bali à consulter en cas d’urgence (lien externe).
Comment différencier le Bali Belly d’autres problèmes digestifs ?
Le Bali Belly est souvent confondu avec d’autres pathologies, et à juste titre, car les symptômes peuvent se ressembler. Par exemple, une intoxication alimentaire sévère peut provoquer les mêmes effets, tout comme une infection virale (type norovirus) ou parasitaire (comme Giardia). Si tes symptômes durent plus de 3 jours, ou s’aggravent, il vaut mieux consulter un médecin pour faire une analyse de selles.
Il ne faut pas non plus exclure des causes comme une intolérance alimentaire ou la maladie cœliaque. Si tu suis un régime sans gluten, méfie-toi des sauces indonésiennes, souvent épaissies à la farine de blé.
Est-ce que le Bali Belly est dangereux ?
En soi, le Bali Belly n’est pas dangereux si tu le prends au sérieux. Le risque principal, c’est la déshydratation. Tu perds beaucoup d’eau, de sels minéraux et d’énergie. C’est pourquoi il faut boire beaucoup d’eau (filtrée ou embouteillée, évidemment), et si possible y ajouter des sachets de réhydratation orale.
Tu peux aussi prendre du charbon actif pour absorber les toxines, voire un antidiarrhéique comme le lopéramide en cas de trajets ou de rendez-vous impossibles à repousser. Mais attention : il ne faut jamais bloquer complètement la diarrhée si elle est due à une infection bactérienne. Le corps a besoin d’éliminer les agents pathogènes.
Si les symptômes persistent au-delà de 3 à 4 jours, ou s’aggravent, il faut consulter un médecin. Certaines cliniques internationales à Bali sont très bien équipées, avec des médecins anglophones et des diagnostics rapides.
Peut-on vraiment éviter le Bali Belly ?
Bonne nouvelle : tu peux limiter considérablement les risques de Bali Belly avec quelques gestes simples. Bois uniquement de l’eau en bouteille (capsule scellée), évite les glaçons sauf dans les lieux de confiance, lave-toi les mains régulièrement, et préfère les plats bien cuits aux préparations crues. Méfie-toi des buffets qui stagnent au soleil, et des salades dans les warungs qui n’ont pas de frigo visible.
Tu peux aussi préparer ton système digestif avant le départ en prenant des probiotiques quelques jours avant ton vol, et pendant ton séjour. Cela aide à renforcer la flore intestinale, qui joue un rôle clé dans la défense contre les intrus.
Enfin, n’oublie pas que tout n’est pas lié à la saleté. Parfois, ton ventre réagit simplement au choc alimentaire : trop d’épices, d’huiles ou d’aliments fermentés d’un coup, et il fait la grève.
Comment éviter le Bali Belly ? Astuces pratiques pour garder un ventre zen à Bali
Même si la tourista balinaise n’est pas une fatalité, elle peut vraiment gâcher une bonne partie de ton séjour. Bonne nouvelle : tu peux l’éviter dans la majorité des cas avec quelques réflexes simples, un peu de préparation… et une trousse de secours digne d’un·e aventurier·ère averti·e.
Alors, que faut-il mettre en place avant de partir ? Et une fois sur place, comment garder ton microbiote au top ? Voici toutes les réponses, testées et validées par les habitué·es de l’île.
Avant de partir : prépare ton ventre comme un·e pro
Si tu veux vraiment mettre toutes les chances de ton côté, il faut commencer à prendre soin de ton ventre avant même d’embarquer dans l’avion. Et non, ce n’est pas excessif. C’est prévoyant.
La meilleure chose que tu puisses faire, c’est de renforcer ta flore intestinale. En gros, tu veux que ton microbiote soit au top de sa forme avant d’atterrir dans un pays où il va être confronté à des bactéries nouvelles, des épices inconnues et un climat radicalement différent. Pour ça, les probiotiques sont tes meilleurs alliés.
Tu peux commencer une cure environ 7 à 10 jours avant le départ, en prenant un probiotique à large spectre chaque matin à jeun. Des marques comme Lactibiane Voyage, Symbioflor, ou Probiolog Fort sont disponibles en pharmacie ou en ligne. L’idéal, c’est de continuer la cure pendant tout ton séjour, puis encore quelques jours au retour pour aider ta flore à se stabiliser.
En parallèle, pense aussi à booster ton immunité globale : une cure de vitamine C, un peu de magnésium, et une alimentation équilibrée feront déjà une belle différence.
Une fois sur place : vigilance, mais sans parano

Quand tu arrives à Bali, tout a l’air appétissant, coloré, rafraîchissant… mais ton estomac, lui, n’est pas encore prêt à affronter tout ça d’un coup. Tu vas devoir le ménager un peu au début. Le premier réflexe, et c’est LE plus important de tous : n’utilise jamais l’eau du robinet, même pour te brosser les dents.
Tu dois boire uniquement de l’eau en bouteille scellée (et pas de l’eau servie dans une carafe, même dans les hôtels haut de gamme), ou filtrée si tu loges dans un écolodge équipé d’un système de purification reconnu. Concernant les glaçons : ils sont fait avec de l’eau potable notamment dans les warungs ou petits cafés locaux donc à priori les contrairement aux idées reçus, ils sont plutôt safe car l’eau du robinet n’est pas potable et donc pas utilisée pour faire les glaçons.
Côté nourriture, tu peux te régaler, bien sûr, mais reste stratégique. Les restaurants fréquentés par les locaux et les expatriés sont souvent un bon indicateur. Si tu passes devant un warung vide aux heures de repas, fuis. Si tu vois une cuisine ouverte, propre, et que les plats sont préparés à la demande, c’est déjà rassurant. Méfie-toi des buffets tièdes en libre-service, des plats qui ont l’air de stagner au soleil depuis midi, et des sauces maison qui traînent sur la table.
Quant aux jus de fruits, oui, ils font rêver, surtout quand il fait 35 degrés à l’ombre. Mais attention : un jus pressé avec des fruits lavés à l’eau du robinet, servi avec des glaçons suspects, ou mixé dans un blender rincé à la va-vite… c’est la recette parfaite pour te retrouver aux toilettes toute la nuit. Privilégie les endroits réputés, avec de vrais standards d’hygiène, et n’hésite pas à demander “no ice” (sans glaçons) si tu as un doute.
Et si tu veux en savoir plus sur les habitudes locales pour mieux t’adapter, tu peux jeter un œil à ce guide : Comprendre la culture balinaise : guide pour une intégration réussie
La trousse de secours spéciale ventre fragile

On n’y pense pas toujours, mais une bonne trousse de secours peut faire toute la différence. Et non, tu n’as pas besoin de transformer ta valise en pharmacie. Mais quelques basiques bien choisis peuvent littéralement te sauver la mise.
Commence par un probiotique de voyage, que tu prendras chaque matin pendant toute la durée du séjour. Il aide à garder ton microbiote stable, même en cas de petit écart ou de repas un peu douteux.
Ajoute ensuite du charbon actif, qui absorbe les toxines en cas de ballonnements ou de douleurs digestives. Tu peux le prendre dès les premiers signes de gêne, ou même en prévention si tu sens que tu as mangé un plat un peu suspect.
Le lopéramide (type Imodium) peut être utile si tu dois absolument sortir, prendre un transport ou assister à une excursion malgré une diarrhée. Attention cependant : il ne faut pas l’utiliser à outrance, surtout si la diarrhée est due à une infection bactérienne. Il est là pour soulager ponctuellement, pas pour bloquer ton corps.
Pense aussi à des sachets de réhydratation orale. En cas de diarrhée aiguë, ils sont essentiels pour éviter la déshydratation. Tu peux les trouver en pharmacie en France, ou directement sur place dans les pharmacies Guardian ou Kimia Farma, présentes dans toutes les grandes villes de Bali.
Si tu es sujet·te aux infections digestives ou que tu veux être ultra préparé·e, ton médecin peut te prescrire un antibiotique à large spectre (type Azithromycine) à emporter, en “juste au cas où”. Ce n’est pas à utiliser à la légère, mais ça peut te sauver si tu te retrouves malade dans un coin reculé, sans médecin anglophone à portée.
Tu peux aussi compléter ta trousse avec un petit gel hydroalcoolique pour les mains, très utile si tu manges souvent à l’extérieur, et quelques comprimés de purification d’eau (type Micropur) si tu prévois des treks ou des excursions dans des zones rurales.
Et si tu veux vraiment être serein·e, pense à avoir une assurance voyage avec une couverture santé solide. Certaines cliniques privées balinaises, comme BIMC ou Siloam, sont excellentes mais coûteuses si tu n’as pas d’assurance adaptée.
Anticiper, c’est profiter sereinement
Éviter le Bali Belly, ce n’est pas vivre dans une bulle. C’est juste être malin·e, choisir les bons endroits pour manger, ne pas tenter le diable avec de l’eau du robinet, et écouter son corps. Avec quelques gestes simples et une trousse bien pensée, tu mets toutes les chances de ton côté pour profiter de ton voyage sans faire la queue aux toilettes.
Que faire si tu attrapes le Bali Belly ? Les bons réflexes pour vite aller mieux
Tu as tout bien fait. Tu as évité l’eau du robinet, tu as choisi tes restaurants avec soin, tu as même pris des probiotiques… et pourtant, te voilà réveillé·e en pleine nuit avec des crampes dans le ventre, des gargouillis suspects et une envie pressante de courir aux toilettes. Pas de panique. Même les voyageur·euses les plus aguerri·es peuvent attraper le Bali Belly. Ce qui compte maintenant, c’est de bien réagir.
Les premiers réflexes à avoir quand ça commence

Quand les premiers symptômes apparaissent – diarrhée, douleurs abdominales, nausées, fatigue – la priorité, c’est d’écouter ton corps. Ton système digestif est en train de se défendre contre une agression. Tu n’as pas besoin de lui compliquer la tâche avec des aliments lourds ou des traitements mal adaptés.
La première chose à faire, c’est d’arrêter de manger ce qui pourrait aggraver l’irritation. Dis adieu temporairement aux currys épicés, aux jus acides, au café, à l’alcool, aux produits laitiers et aux plats gras ou frits. Même si tu as faim, mieux vaut attendre que les choses se calment un peu avant de remanger. Ton estomac a besoin de repos.
Le deuxième réflexe – et c’est crucial – c’est de t’hydrater correctement. En cas de diarrhée, tu perds beaucoup d’eau et de sels minéraux, parfois sans même t’en rendre compte. Bois à petites gorgées, mais très régulièrement, en privilégiant l’eau filtrée, l’eau minérale, ou encore mieux, des solutions de réhydratation orale (SRO). Tu peux en trouver dans les pharmacies locales comme Guardian, Kimia Farma ou Watsons. Si tu n’en as pas sous la main, tu peux improviser avec une solution maison : un litre d’eau bouillie, une cuillère à café de sel, six de sucre. Ce n’est pas très bon, mais ça peut vraiment t’éviter une déshydratation.
Enfin, évite de te jeter sur les antidiarrhéiques dès les premières heures. Oui, c’est tentant de prendre du lopéramide pour stopper la diarrhée, surtout si tu dois prendre un taxi ou prendre l’avion, mais ce type de médicament ralentit le transit intestinal. Or, si tu as attrapé une bactérie ou un virus, ton corps essaie justement de s’en débarrasser. Bloquer le processus trop tôt, c’est risquer de prolonger l’infection. Utilise-le seulement en cas de nécessité absolue, jamais comme solution de confort prolongée.
Et surtout, repose-toi. Le Bali Belly est souvent plus épuisant qu’on ne le pense. Ton corps a besoin d’énergie pour combattre, donc annule ton cours de surf, reporte ton trek sur le volcan, et installe-toi avec un bon bouquin et une couverture légère. Oui, même à Bali, on peut avoir des frissons.
Remèdes naturels et alimentation adaptée pour soulager ton ventre

Une fois le pic passé, il va falloir réconcilier ton ventre avec l’idée de manger. Mais pas n’importe quoi, et pas trop vite. Il faut y aller en douceur, avec des aliments simples, rassurants, faciles à digérer.
Le grand classique, c’est le bouillon clair. Il hydrate, il réchauffe, il apporte un peu de sel, et il fait du bien sans agresser ton estomac. Tu peux aussi miser sur du riz blanc nature, qui aide à solidifier les selles, ou des bananes bien mûres, riches en potassium. Le trio riz-banane-bouillon est ton nouveau menu cinq étoiles jusqu’à nouvel ordre.
Le gingembre, sous forme de tisane ou de petit morceau à mâcher, peut aussi t’aider à calmer les nausées et à stimuler en douceur la digestion. C’est un anti-inflammatoire naturel qui apaise sans perturber.
L’eau de coco naturelle est une autre alliée précieuse. Elle est isotonique, c’est-à-dire qu’elle contient naturellement des électrolytes proches de ceux du corps humain. Elle hydrate, reminéralise, et en plus, elle est plutôt agréable à boire quand tout le reste te dégoûte.
Si tu veux ajouter un peu de variété, tu peux introduire doucement du pain grillé, des pommes râpées, ou de la compote sans sucre ajouté. Mais surtout, évite le retour trop rapide aux plats épicés ou gras. Le but est de laisser ton intestin cicatriser.
Certains voyageurs emportent aussi du charbon actif dans leur trousse de secours. Il peut être utile en cas de ballonnements ou pour absorber les toxines. Tu peux en trouver en pharmacie, ou même directement sur place à Bali, sous forme de gélules dans les rayons de santé naturels.
Et n’oublie pas de continuer à prendre des probiotiques, même après la crise. Ils aident à rééquilibrer ta flore intestinale, ce qui est essentiel pour éviter une rechute.
Tu peux d’ailleurs relire tous les conseils pour composer une trousse santé complète ici : S’installer à Bali : tout ce qu’il faut savoir pour réussir son expatriation
Quand faut-il consulter un médecin ?
Dans la majorité des cas, le Bali Belly est désagréable, mais bénin. Il passe en 48 à 72 heures avec du repos, une bonne hydratation et une alimentation adaptée. Mais il y a des situations où il ne faut pas jouer les héros.
Si tu constates la présence de sang dans les selles, si tu souffres de vomissements répétés qui t’empêchent de boire, si ta fièvre dépasse les 38,5°C, ou si tu es dans un état de grande faiblesse qui ne s’améliore pas après trois jours, il faut consulter rapidement. Il est aussi conseillé de consulter si tu ressens de fortes douleurs abdominales continues, si tu perds connaissance ou si tu ressens une confusion mentale.
À Bali, tu trouveras plusieurs cliniques anglophones reconnues, habituées à gérer les petits bobos tropicaux des touristes. Parmi les plus fiables, il y a la BIMC Hospital (à Kuta et Ubud), la Siloam Hospital à Denpasar, ou encore la Prime Plus Medical Clinic à Canggu. Ce sont des établissements modernes, avec un personnel médical anglophone et un service d’urgence efficace. Tu peux consulter leur site ici
Et si tu es sous assurance voyage (ce que je te recommande fortement), pense à contacter ton assurance avant de te rendre en consultation, pour qu’ils puissent prendre en charge les frais médicaux directement ou t’indiquer les démarches à suivre.
Le Bali Belly et ton voyage : catastrophe ou étape ?
Ok, on ne va pas se mentir : se retrouver malade à l’autre bout du monde, ce n’est jamais fun. Encore moins quand tu avais prévu un massage sur la plage et que tu finis recroquevillé·e sous une clim trop froide. Mais le Bali Belly, aussi désagréable soit-il, fait presque partie du folklore. Beaucoup de voyageurs y passent, puis en rient après coup autour d’un nasi goreng.
L’important, c’est d’être préparé·e. Garde toujours avec toi une mini trousse de secours avec les essentiels (probiotiques, anti-diarrhéiques, sels de réhydratation), repère les hôpitaux proches de ton logement, et écoute ton corps.
Pour une installation sans prise de tête, tu peux lire aussi : Trouver un logement à Bali : conseils et erreurs à éviter
Comment reprendre une digestion normale après un Bali Belly ? Conseils pour un ventre serein post-tourista
Tu as survécu au Bali Belly. Bravo. Tu as vaincu les crampes, les sueurs froides et les allers-retours express aux toilettes. Ton ventre commence à se calmer, tu as retrouvé l’appétit et la perspective de remanger autre chose que du riz blanc ne te donne plus la nausée. Mais attention : ce n’est pas encore le moment de foncer sur le premier nasi goreng XXL de ton warung préféré. La digestion, après une telle tempête, a besoin d’un peu de douceur.
Rétablir ton microbiote en douceur : petit à petit, l’intestin refait son nid
Quand tu traverses un épisode de Bali Belly, ton microbiote – cette flore intestinale pleine de bonnes bactéries qui veille sur ta digestion – prend cher. Entre la diarrhée, les pertes d’électrolytes, le jeûne forcé et éventuellement les médicaments, c’est un peu comme si un ouragan avait ravagé ton jardin intérieur. Il faut maintenant le replanter, l’arroser et le bichonner.
La première règle, c’est d’y aller progressivement. Reprendre une alimentation trop riche ou trop variée d’un coup peut relancer les troubles digestifs. Garde une base simple pendant quelques jours : riz blanc, bananes mûres, légumes cuits à la vapeur, patates douces, compotes sans sucre ajouté. C’est fade ? Oui. Mais c’est ce qu’il faut pour que ton système digestif se repose sans déclencher une nouvelle révolution intestinale.
Quand tu sens que ça passe bien, tu peux commencer à réintroduire doucement des fibres solubles (avoine, carottes, courgettes cuites, pommes pelées) qui aident à réguler le transit tout en nourrissant les bonnes bactéries. Les fibres insolubles (crudités, céréales complètes, graines) peuvent attendre un peu : elles sont plus irritantes pour une muqueuse encore fragilisée.
En parallèle, mise sur des aliments riches en prébiotiques naturels, comme les bananes, les poireaux, l’ail ou les oignons cuits. Ces prébiotiques sont la nourriture préférée des probiotiques, ces bonnes bactéries qu’on cherche à recoloniser.
Et justement, continue à prendre des probiotiques. Soit sous forme de compléments (gélules ou sachets), soit via l’alimentation : yaourt nature, kéfir, miso, tempeh, ou kombucha si ton ventre le tolère bien. L’idée, c’est de rééquilibrer la flore en apportant des souches bénéfiques qui vont aider ton intestin à retrouver une immunité locale et un bon fonctionnement digestif.
Évite en revanche les aliments fermentés trop forts, les plats trop épicés, l’alcool, le café, les sodas et les fritures pendant quelques jours encore. Ce sont des irritants intestinaux qui peuvent tout relancer, même quand tu penses aller mieux. Ton ventre te remerciera de cette petite pause.
Éviter les rechutes : la vigilance post-Bali Belly
Le piège, quand on va mieux, c’est de croire que c’est fini pour de bon. Or, après un Bali Belly, l’intestin est plus fragile, parfois plus sensible aux aliments ou aux microbes qu’il aurait tolérés auparavant. Tu dois donc rester un peu plus prudent·e qu’avant, au moins pendant une semaine ou deux.
Continue à éviter l’eau du robinet, même pour te brosser les dents. Tu l’as peut-être fait les premiers jours sans problème, mais ton système immunitaire local est affaibli : pas la peine de le tester à nouveau.
Idem pour les glaçons dans les boissons. Ne te fie pas uniquement au visuel du lieu : même un café design peut parfois utiliser de l’eau non filtrée. Si ce n’est pas précisé, demande. Et si tu n’es pas sûr·e de la réponse, joue la carte prudente.
Côté alimentation, reprends doucement les plats locaux, mais en privilégiant les restaurants fiables, ceux qui ont une vraie rotation de clients et une bonne réputation. Évite encore quelques jours les warungs peu fréquentés, les stands en bord de route exposés au soleil, et les buffets tièdes en libre-service.
Fais aussi attention aux excès : les cocktails de plage enchaînés, les fruits de mer crus, les sauces maison ultra-épicées… tout ça peut passer très bien si tu es en forme, mais pas forcément quand ton intestin est en phase de reconstruction.
Et surtout, écoute ton corps. Si tu ressens une gêne après un repas, si ton ventre te fait comprendre qu’il n’est pas encore prêt, ralentis. Bois de l’eau de coco, allège ton alimentation, reprends les bases. Ce n’est pas parce que tu vas mieux que tu dois repartir comme avant. Parfois, il faut quelques jours pour que tout rentre vraiment dans l’ordre.
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